Sujet phare de cet été, la réforme des professions réglementées fait débat au sein des professions libérales (de la santé ou non). Retour sur les principaux événements de cet été et explications :
La réforme des professions réglementées, qu’est-ce que ça implique ?
Si l’ensemble des professions libérales s’insurge contre cette réforme, elles ont chacune leurs raisons. Focus sur les pharmaciens :
- Ouverture du capital des sociétés d’exercice libéral (SEL) et de l’arrivée d’actionnaires non pharmaciens dans leurs officines. Cela implique qu’il peut y avoir l’entrée de groupe financier sur ce marché, remplaçant ainsi le service public par une course au profit.
Pour rappel, actuellement, « le pharmacien doit être propriétaire de l’officine dont il est titulaire » et « il ne peut être exploitant que d’une seule officine car il est tenu à une obligation d’exercice personnel ». Source : l’Ordre
- La libéralisation du marché des médicaments sans ordonnance. Dans son rapport, l’IGF (Inspection Générale des Finances) a proposé d’abolir le monopole des pharmaciens sur la distribution de médicaments « à prescription facultative », comme l’aspirine. Bien que vendu par des pharmaciens diplômés, la vente de médicament sans ordonnance pourrait cause une « faillite » dans le secteur pharmaceutique.
A noter : En 2013, l’autorité de la concurrence s’était déjà prononcée en faveur de la libéralisation du marché des médicaments sans ordonnance.
La réaction des professions dites « réglementées »
Depuis le 10 Juillet, jour de la présentation de la feuille de route d’Arnaud Montebourg (ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique), le dialogue est instauré entre le gouvernement et la présidente du Conseil National de l’Ordre, Isabelle Adenot.
Cette dernière a multiplié les interviews télé et radio pour défendre l’honneur de la profession.
« Alors oui aux réformes. En sus de toutes celles de ces années, notre profession est prête. Mais pas n’importe quelles réformes ! »
« […] Mais une chose est certaine : dans la continuité de ses actions, conformément à sa mission légale de service public, l’Ordre fera la promotion de la mission de service public des pharmaciens, en phase avec son temps et défendra l’honneur de la profession. »
De son côté la ministre de la santé, Marisol Touraine, a expliqué vendredi 26 septembre sur RMC qu’elle n’était « pas favorable à la vente de médicaments dans les grandes surfaces ». Elle a en revanche jugé « utile » que « l’on regarde s’il y a des produits qui ont besoin encore aujourd’hui d’être appelés médicaments ».
Pour lutter contre cette réforme, qui aurait l’effet d’un tsunami sur la profession, le mardi 30 septembre 2014 a été marqué par la grève de nombreuses professions libérales comme : les laboratoires, les pharmaciens, les dentistes ou encore les médecins généralistes.
NB : la réforme concernant les pharmaciens sera désormais suivi par la Ministre de la Santé : Marisol Tourraine, et non plus par son collègue de l’Economie comme prévu initialement.
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